26 mai 2006

surplus, Cannes, Fante, Misma.

Après plusieurs jours à devoir finir pas mal de trucs "pour la semaine dernière", j'avais pas mal de sommeil en retard : j'ai donc émergé en ce jeudi de l'Ascension (nommé ainsi pour honorer la mémoire d'un fameux épisode d'une certaine série télé -seconde saison, 1994- se déroulant principalement en Virginie, du côté de la Skyland Mountain) sur le coup des 15h, après plus d'un tour de cadrant.

Hier soir, Stéphanie (une vieille amie de Dude, de passage dans le coin avant de repartir pour ses Iles), le sus-cité Dude (alias l'Alain Prost du bassin dolois) et moi-même sommes allés soutenir le cinéma d'auteur et les petites structures de la côte Ouest américaine en allant voir un film à petit budget sobrement intitulé "L'affrontement final" ; oui, nous avons une fois de plus répondu à notre instinct régressif et à nos puériles phases nostalgico-comicsiennes, et sommes allés voir X-Men 3.

Bon, je vais pas m'étendre, car j'aurais presque l'impression de m'excuser, chose que je déteste, hin hin hin... Ce troisième (et dernier, "en attendant"...) épisode n'est probablement pas le meilleur, en admettant qu'un seul aura valu le qualificatif de "bon"... Encore un bon vieux débat stérile en puissance.
J'avoue avoir du mal à avoir un minimum d'objectivité, en étant la cible idéale de ces enfoirés de marketteux de chez Marvel (ou des studios, peu importe, en définitive) : la lecture de certains épisodes de ce fameux comics qu'était "X-Men" (lors de leur publication française dans "Spécial Strange", au tout-tout début des années 80), alors même pas agé de 10 ans, fût un réel petit événement à la limite du traumatisant pour mon esprit s'ouvrant alors sur de nouveaux trucs titillant mon imagination : la lecture de bandes dessinées.
Désormais trentenaire, voir dès les premières minutes le grand russe métallique et le poilu mutant canadien s'envoyer en l'air à l'assaut d'une sentinelle, j'avoue que je me suis complètement laissé avoir... A quelques détails près.
Une fois de plus, la production du film aura pris soin d'aller gratter partout là ou ca pouvait stimuler les lecteurs de tout âge, et ca fonctionnait : assis à ma droite, 3 gamins, mon âge à eux trois (maximum), avaient l'air de prendre un pied, sévère.
Et nous autres, dans notre coin, à se demander si dans la seconde qui allait suivre, nous verrions un squelette d'adamantium retomber lourdement au sol, comme dans le terrible "Days of future past" ("Uncanny X-Men" #141 et #142, arc classique et quasi-culte paru début 1980, et qui instaure les bases d'une optique résolument sombre quand à l'avenir de l'humanité - de l'humanité Marvel, du moins)...

DaysofFuturePast

Au delà du fait de répondre négativement à la question "Etait-ce réellement envisageable d'adapter 30 ans de la continuité d'une bande dessinée en 3 films ?", on pourra regretter quelques altérations et quelques raccourcis proposés par ces versions cinématographiques, qui, ajoutés à chaque sortie, donnent un truc assez indigeste pour les amateurs du comics (je parle même pas de "fans", hein ; eux doivent être hystériques, enthousiastes ou super-remontés).
Du coup, dur d'apprécier de voir ses petits rêves de môme (voir évoluer le Fauve, Angel ou Le Fléau "pour de vrai") être démontés, remontés et redémontés pour un truc complètement bâtard, qui essaie vainement trop de satisfaire tout le monde, ceux qui connaissent le comics comme ceux qui ne connaissent que dalle. D'où une déception, donc, même si pas mal de ces clins d'oeil ont pu me rappeler à quel point je pouvais être réceptif dès lors qu'on jouait sur mes amours d'enfant... 8)

X-Men 3 glisse donc par moment dans une bonne grosse niaiserie (certains dialogues sont pires que le worst of des 2 premiers), dans le bon gros pathos qui tâche (le traitement des relations homme/mutant, surtout), et le complètement raté (le triangle amoureux Jean/Logan/Scott devient couple, très mal fichu, un affrontement Iceberg/Pyro totalement loupé) ; certains personnages sont exploités de la manière la plus nulle possible (Angel en pièce rapportée complètement insipide et superflue, Jamie Madrox ou Cain Marko en moutons dociles à l'air rebelle digne d'un Vin Diesel, pathétiques et gratuits, Leech en création gouvernementale, perdant toute son aura de création spontanée et bienvenue dans la généalogie mutante originelle), ou font offices de détails pour amadouer le lecteur, foireux au possible (allez hop, on vous montre Moira Mc Taggert, la salle des dangers, une sentinelle, on ne fait guère plus qu'évoquer les Morlocks, en les transformant quasiment instantannément en suiveurs inconditionnels...).
Bref.

=> Mathieu, alias PocheMan, est parti se la pèter à Cannes, en espérant pouvoir vomir plus que lors de son dernier séjour la-bas, car, comme il le dit lui-même, "y'a pas moyen de faire autrement, même avec de bonnes intentions, et puis vu les bras que ca va me coûter, autant boire pour oublier".
C'est pas gagné, mais entre deux défoncages aux frais des studios (je suis sceptique mais bon), il s'est envoyé un max de films (enfin un journaliste intégre et interressé, warf), et semble même faire des signes d'avertissement.
Brêves tentatives de retranscription issues d'un vaillant décodage de messages téléphoniques :
"Faut que tu écrives dans ton blog que le dernier film de Richard Kelly est carrément mortel, mec.
- Euh, tu sais, je m'occupe pas du site internet des Cahiers du Cinéma, hein...
- On s'en fout, je vais t'envoyer des tophs, en plus Kelly il avait l'air super sympa, tu diras que je lui ai parlé super sérieusement et qu'il a rigolé, ca doit être mon accent, ca me joue des tours et...
- Ouais, bon, Poche, pourquoi ce film, c'est quoi déjà ?"
.
"Southland Tales" de Richard Kelly, eh ouais, même avec The Rock et Sarah Buffy machin, c'est censé être vachement bon. Waouh. Bon, moi, je fais partie de ces gens qui ont adoré "Donnie Darko", donc je partais confiant, mais là, va falloir attendre novembre ? Chier.
"Avida", de Kervern et Delépine, est parait-il "très beau, très bancal au sens agréable du terme, hein, mieux fichu qu'"Aaltra", mais pas pareil, non plus, moins drôle mais plus zarb"... Ah d'accord.
"Tu te souviens qu'on était allés voir "La vie de Jésus" de Bruno Dumont ? T'avais vu "L'humanité" ?
- Si j'ai lu L'Humanité ?! allo ?
- Nan, si tu l'a vu, avec un V. Ou son "Twenty nine palms" ?
- Euh, je l'ai vu, "29", mais je suis pas sûr d'être rentré dedans, j'avais pas trouvé ça très...
- Ah putain, Ju, "Flandres", ca calme, c'est vachement bien, c'est du putain de bon cinéma français. T'es allé voir "Marie-Antoinette" ?
- Euh non, Drine doit y aller avec son frangin ce weekend, moi je sais pas trop, je suis pas super chaud.
- ...Mais tu devais pas aller au ciné hier ? T'es allé voir quoi ? L'Almodovar ?
- Euh non, non plus, j'aimerais bien mais euh chui allé voir X-men avec Dude et...
- Ah puuuuutain t'es vraiment une merde, t'es trop nul, je te parle plus, tiens.
- Naaaaan mais tu peux pas comprendre, Poche. Il est comment le Sofia ?
- Super réussi. Ah j'ai par contre je me suis fait baisé sur l'Inarritu, j'ai pas pu le voir, chui vert. Bon, le Sofia, c' est son meilleur, hein, faut y aller, ca en vaut la peine.
- Ouais mais toi t'avais déjà préféré "Lost in..." à "Virgin..." alors je sais pas trop si...
- Eh par contre Ju, j'ai vu un truc qui devrait te plaire, j'ai oublié le titre, c'est du norvégien, je crois, c'est beau à tomber par terre, tu vas flipper ta race quand tu le verras, attends, faut que je me souvienne, euh...
- Ah ouais ? Balance, c'était quoi ? Parce qu'à part l'Almodovar ou le Coppola, j'ai pas eu des tonnes de retours, moi. J'ai pas trop suivi Cannes cette année, tu sais, moi ce genre de trucs je m'en fout un peu et en plus eh ben je...
- Attends Ju y'a une meuf à côté, je suis sûr que je la connais, je te rephone. A+ mec.
- Ah euh bon d'accord"
TUUUUUUUT.

Mec, si tu veux faire de chouettes compte-rendus, garde tes photos et fais un blog, je sais pas, moi, je suis pas ton secrétaire. Enflure de poivrot.

=> Le numéro 16 de L'affaire du Siècle tome 5 est sorti ; 28 planches avec Monsieur, RétroMonkey, Nancy Pena, Jérémy Jorandon, Sandrina Cambera, Jocelyn Teillard, Pirik, Alx, Tilt, Louis-Bertrand Devaud, Fred Neidhardt, et mézigue. Dispo dans les points de non-vente habituels, et en peudeufeu sur le site.

=> La diffusion samedi soir sur Arte du très bon film "Surplus" d'Erik Gandini (qui avait remporté en 2003 un prix à l'IDFA - International Documentary Film Festival, et qui est bien entendu dispo à la vente) donne un écho à la Mention Spéciale du Jury glanée au Miami Film Festival pour "Gitmo", du même Gandini et de Tarik Saleh, "award for the filmmakers' courage to pursue the truth in the face of the authority power".
Encore un truc qu'on ne verra que grâce aux exploitants qui avaient joué le jeu de "The Corporation", du "Cauchemar de Darwin" et autres "Supersize me", et dont on ne parle pas beaucoup à Cannes, pendant qu'une cohorte de pétasses de chez L'oréal défilent sur les marches écarlates.



"Surplus" fait preuve d'une créativité assez soufflante : avec un montage complètement inattendu pour un documentaire à tendance critique socio-politique, les rouages de l'économie libérale mondiale sont montrés sous un angle radicalement nouveau par Gandini, qui use d'une audace (les emprunts vidéo, le mixage stroboscopique, le détournement, la bande-son) bienvenue. Cela fait déjà un moment que l'engagement politique de certains vidéastes, de certains réalisateurs, prend une tournure revigorante, Gandini mérite bien la reconnaissance qui lui tombe dessus petit à petit. Il faut voir "Surplus" : rien de très neuf dans ce qui est dit, mais les angles usés, eux, sont carrément inédits.
Gitmo - the news rules of war.

=> Lectures de ces derniers jours :

- "Anatomie de l'éponge", de meussieur Guillaume Long, à paraître bientôt aux éditions Vertige : avis détailé dans les jours qui viennent.

- Il y a un Friedkin dans les tuyaux, si je ne m'abuse. Plutôt que de vouloir en savoir plus sur ce nouveau projet, j'ai plongé dans l'histoire du mec avec "le petit livre de William Friedkin", par Gilles Boulanger (au Cinéphage).
Un cinéaste qui aura quand même pondu quelques jolis trucs bien transgressifs, bien subversifs, et qui, apparemment, n'en a pas fini avec cette manière de faire. Le bouquin est une suite d'entretiens, et s'il ne donne pas spécialement envie de discuter avec le bonhomme (qui n'a pas l'air des plus affables), il donne envie de combler ses lacunes quant à sa filmographie.

- "L'aventure permanente" signé Ibn Al Rabin, édité chez Q-Press, dans la collection "Hic sunt leones".
Le plus grand théoricien des grands ensembles que le monde de la bande dessinée ait connu est donc de retour avec un drôle de bouquin qui, une fois de plus, donnera joie et satisfaction aux amateurs du bonhomme. Extirpant du manuel du parfait aventurier les plus gros clichés inhérents au genre "aventure", Ibn Al Rabin les triture comme le forcené qu'il est pour pondre une sorte de parodie totale, poussant le truc jusqu'à un point rarement atteint.
On est davantage dans l'humour délocalisé de "Cot cot" que dans la vraie fausse-poésie de "Le monde change trop vite", tout en restant bien évidemment dans l'univers si personnel de cet espèce d'helvète un peu bargeot quand même. Le format est marrant, l'objet pas terrible (une espèce de sur-couverture plastique transparente, un peu comme pour une thèse ou un rapport de stage), mais l'histoire vaut largement la peine que cela sera à trouver ce bouquin.

- "Le dernier Fluide Glacial paru en kiosque, et osant porter haut les couleurs d'une thématique "spécial Beatles", est-il le pire numéro paru dans l'histoire de Fluide ? Discutez". 8)

- En parlant de numéros thématiqes : par hasard, en faisant un peu le tri dans "la salle d'archives" (un débarras rempli de cartons de bouquins, de presse, etc, que je ferais mieux de jeter, comme disent ma copine, mes amis, ma mère quad elle passe...) (ILS NE PEUVENT PAAAAS COMPREEEEENDRE !!!!), relecture de vieux Psykopat, histoire de.
Tombé notamment sur le hors-série n°1, datant de mars 93, avec un sommaire qui "le faisait déjà grave" à l'époque, mais qui le fait encore pas mal : Mathis, Got, Killoffer, JC Menu, Willem, Trondheim, Katou... Et les éternels Carali, Ivars, Ouin, Corcal...
Le thème de ce grandiose premier hors-série étant "Débouche-lavabo" (si, si), il est étonnant de constater que la bande du Zébu avait réussi à féderer autant de bétise autour de leur projet, les auteurs ayant tous (quasiment) refourgué des planches sur ce thème. Marrant, même 12 ans après.
Le vieux Psyko fait moins vieux que le dernier Fluide. C'est pas rien, quand même, merde.

- Après 2 récentes conversations avec des proches, l'envie de relire du Fante. Ca arrive, c'est cyclique, ca revient régulièrement.
Chez moi, certains bouquins, tous les 2 ans environ (je dis 2 ans aujourd'hui, je dirais 5 ou 6 demain, hein...), se rappellent à mon bon souvenir, conglomérat d'idées revenant à l'esprit, jusqu'à ce que je prenne le bouquin en main, le soir venu.
Et là, c'est soit "Oh et puis non, j'ai encore tellement de trucs en retard !", soit "allez, on y retourne". La deuxième catégorie n'est pas très fournie ; tant mieux pour les milliards de trucs que j'ai déjà loupé, hein.
Dedans, il y a des trucs qui m'ont marqué, qui m'ont emballé, comme "1984" d'Orwell (j'ai bien du le lire 10 fois, celui-là), il y a les 70+ épisodes du "Sandman" de Gaiman, il y a un ou deux Buzzati (gros choc de lecture à 13-14 ans), il y a quelques vieux Spécial Strange (ben ouais, hein, on n'efface pas son adolescence monomaniaque des mutants en claquant des doigts), il y a "Un trop bruyante solitude" de Hrabal (après l'hiver, hein), il y a le "Comix 2000" de L'Asso (parce que j'y trouve toujours quelque chose qui m'avait échappé), il y a "La course..." de Murakami (la lecture la plus remuante de cette dernière décennie, pour moi), il y a les premiers "Stray Bullets" de Lapham, il y a l'"Habitus" de James Flint, le "L'opéra des gueux" de Kaikô, il y a quelques trucs, comme ça...
Et il a un ou deux, ou trois, voire quatre Fante.

Relu dans la foulée "La route de Los Angeles", "Demande à la poussière", et "Mon chien Stupide". Repris 3 petites claques, trois intenses moments de satisfaction, agrémentés d'une solide dose de tristesse à la fermeture du bouquin.
Comme si je devais être surpris ?! On est pas surpris par des relectures de bouquins ayant été appréciés. Au mieux, on se laisse surprendre, mais ce n'est plus du domaine de la vraie magie initiale, c'est devenu autre chose. Une espèce de familiarité avec l'objet, souvent adjointe d'une plus-value sentimentale ("tiens, la dernière fois que j'ai lu ce bouquin, j'étais ici, avec untel, à faire ça..."), une sorte d'habitude prise au fil de la vie.
Et si Bandini, cet espèce d'énergumène rescapé de la vie, me casse les couilles un jour, avec ses éternelles histoires de mec un peu fatigué de tout, en attente de que dalle mais espérant toujours quelque chose, quelque part, alors ce sera le moment de me poser de vraies questions...
Parce que Fante, c'est quand même vachement bien.

=> Il y a un peu plus de 2 ans naissaient les éditions Misma, nouvelle porte de sortie vers une certaine forme de création en bande dessinée, débridée, décomplexée, et intuitive à souhait. Estocafich et El Don Guillermo auront tôt fait de convier à cette grosse partouze graphique bien des stars de l'underground comme Gauthier, Anne Simon, Camille Bléhaut, Nylso, Gangster Ced, Melvil Massacre, Ronald Granpey... Pour ne citer que quelques-uns d'entre eux.
Une quinzaine d'ouvrages plus tard, un magnifique catalogue qui fait passer le catalogue de la Redoute pour un ticket de métro, surtout de par son contenant : Misma propose un catalogue sur cd-rom (y compris la revue Dopututto), carrément classe et généreux, qui, tout en faisant le tour du propriétaire, balance gracieusement l'intégralité (en pdf) de certains de leurs ouvrages (et pas des moindres) : "Le tandem de Bobo et Louison", par El don Guillermo ; la nouvelle fournée de Dopututto #6 (avec Jonathan Martin, El don Guillermo, Marie de Monti, Nylso, William Petica, Anne Simon, Sandrine Martin, Marion Puech, Gauthier et Estocafich), soit 40 pages pour 3,50 euros, on se croirait presque chez Futuropobis tellement ces gens sont sympas ; "Gousse et Gigot" d’Anne Simon ; "Ils ont des nouveaux pouvoirs" et "Raison d’état" de Ronald Grandpey.



Une bonne manière de communiquer un enthousiasme contagieux, et, en ces temps ou les invitations à aller consulter tel ou tel site pour découvrir tel ou tel titre deviennent nombreuses, une chouette façon de s'adresser de manière moins anonymement aux lecteurs potentiels, voir aux libraires.
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, celles et ceux qui iront fouiner du côté des commandes de Misma risquent forts de voir leur boîte aux lettres héberger, de temps à autre, de gentilles offrandes toulousaines, comme "Le risque du danger", de Ronald Grandpey, "premier de la collection des cadeaux offerts par Misma".
Puisqu'on vous dit qu'ils sont sympas, chez Misma.

=> Chose promise, truc machin : un petit rappel pour le journée/soirée du vendredi 9 mars, journée à haute teneur en vapeur de Montana et de beats bizarres signés Institubes, merci à Akroe, Krsn, et Tacteel, dans le secteur ce jour-là.

LiltripPolychromeTour
Be there or be squared, qu'ils disaient.

=> ON AIR ON JUNE RADIO :
Pour être franc, la plupart des trucs qui tournent en ces temps sur les platines sont souvent des instrus hip hop, des trucs du genre. Ben ouais, je suis encore dans la phase "youpi, j'ai des platines à la maison", donc va falloir du temps avant que je cesse de casser les oreilles des gens dans la même pièce que moi. Pendant ce temps-là, Drine fait péter le dernier Emilie Simon et le Gnarls Barkley a donf dans son bureau. Vengeance.

playlist052006

MESSAGE A CARACTERE PERSONNEL :
J'ai un message pour certains de ceux qui liront ces mots : le projet secret du professeur J. progresse bien, poussé par une espèce d'énergie venue d'on ne sait où, mais qui fait avancer le schml... le shcmi... Bref. En un mot comme en cent, je vais bientôt vous relancer, les aminches. Vous voilà prévenus.

Allez, zou.
Demain sera un autre jour.
Hop là.

18 mai 2006

JURA, POTES, ARRIVAGES POSTAUX

Vite fait, parce que même au plus profond de mes petites vacances, mon petit blog me manque, quelques trucs en vrac, mais vite fait, hein. En vacances depuis samedi dernier, donc, et je dois bien admettre qu'à part me vautrer dans un fauteuil en attendant la fin de pluie, un bouquin à la main, j'ai pas foutu grand chose, à part pousser quelques disques sur les platines.
Une migraine ophtalmique et quelques crampes de doigt plus tard...

Reçu pas mal de trucs : le nouveau Derapage Comix (déjà le 3ème, mazette que sont productifs ces deux espèces de belges que sont Dampremy Jack et Marshall Joe !), une tripotée du "Liltrip Polychrome", ouvrage à quatre mains, quelques bombes de peinture et un objectif d'appareil photo, et signé Akroe et Krsn.
En parlant des deux meussieurs, c'est donc confirmé (le fly arrive et sera posté avant la semaine prochaine) :
Vendredi 9 juin 2006, Akroe & Krsn à la librairie pour une rencontre-dédicace de "Liltrip polychrome".
Le soir, les oreilles saigneront du côté de l'Asylum (Besançon, à deux pas de la lib), avec dj Rokea, Krsn, Feetwan et moi-même, avec en very specheul guest, monsieur Tacteel. Ca devrait être une grosse grosse soirée. Viendez nombreux.

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Je rangerais mon bureau si je veux.

Mardi 16, tracé très tôt dans le Jura pour une journée famille. Après une matinée avec mon frère, Drine me rejoint et on passe l'après-midi chez ma soeur et mon beauf, à jouer notamment aux cartes Marvel avec mon petit neveu de bientôt 5 ans, impec... Arès ça, retrouvé quelques potes (Elise, Alcor, Tom db, et Dude) pour une soirée bien tranquille, terrasse, puis restau, puis squatt et discussion quelque part au centre d'une ville aussi morte qu'elle l'était lorsque nous l'avons quasiment tous quitté, tous les bars étant bien évidemment fermés...
Et hop, le blog se transforme momentanément en photoblog...

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Trois gros nases, hin hin hin.

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Tom et Elise.

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Dole de nuit, part.1

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Dole de nuit, part.2

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Jura reprazent, part. 546846984.

Après tout ça, retour chez la frangine et retour sur besançon le mercredi.
A retenir de ces 2 derniers jours :
- le chien de mon frangin est une vraie débroussailleuse poilue,
- mon petit neveu kiffe Octopus, la Chose et Hulk, mais n'aime ni Wolverine, ni Spider-Man, ni Angel... C'est plus ce que c'était, hein...
- cette maudite ville de Dole est donc plus morte que jamais,
- Dude est un vrai seigneur, gloire à lui, allelluia tout ça. Ca se paiera mercredi prochain... Hopefully.

Pas trop le temps de poster, disais-je, même pas pour checker les disques qui trainent devant les platines.
Hop, qu'à cela ne tienne, dans le cadre d'un projet en cours, j'ai remis la main sur pas mal de vieilles saloperies...
Voilà une playlist datant de 9 ans, à quelques jours près :

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Allez, zou, bientôt encore des conneries ici, ou ailleurs.
Ou pas, et ca sera peut-être pas plus mal.

9 mai 2006

Herbe, skeuds, pied pourri II.

Bon, il fait aujourd'hui un temps de merde, mais on a quand même eu le temps de bosser un peu dehors.
Sandrina Cambera in action, sur le pré-découpage d'un énième chapitre de son dernier gros projet ; dix contre un qu'en passant dans le coin après son départ, on trouve une gomme ou des crayons de papier.
Pendant ce temps-là, j'apprenais méticuleusement mes quelques lignes de dialogue pour les premières "répet'" d'un court-métrage dans lequel je suis censé faire le pitre (more soon...). Eh ben c'est dur d'apprendre "par coeur" quand on a pas fait ça depuis, oulààà... 15 ans ? Vache.

drinegaredeau05-2006

En tout cas, c'était cool de bosser tranquillement dehors, dans l'herbe offerte aux passants, aux retraités, aux canards et à ces enflures de feignasses de jeunes, hein. 8)


=> le 19 mai, TV on the radio à la Laiterie de Strasbourg. Count me in ; si je trouve personne pour m'accompagner, je me rabattrais sur Leena Conquest (mais si, la nénétte qui chantait notamment "Boundaries") accompagnant le pianiste Dave Burrell (pas le premier débutant, hein), pour un concert bisontin. Damn.


=> J'ai voulu tester le dernier numéro du magazine Muziq (sous-titré "le magazine qui aime les mêmes musiques que vous", bonjour l'accroche, hein), trimestriel pas toujours mauvais, mais rarement très bon (malgré les sympathiques chroniques de bandes dessinées du camarade Poussin, besançon reprazent).
Alors ce fameux numéro (le sixième, avril-mai-juin) balançant un fier "les 150 cd soul/funk indispensables", je n'ai pas su résister et évidemment, j'ai fonçé tête baissée dans un piège digne d'un marketteux de chez Bamboo/Jungle, la honte.
Et alors ?
Ben ca n'a pas loupé, je me sens à des années-lumière en ce qui concerne les classiques absolus de ce genre pour vieux pépés (ouais, c'est ce que semblent me dire mes amis "jeunes", purs amateurs d'electro-bleep-chipset-music, de post-tribeca-hippie-folk, ou de gore-sombre-metal...), comme si une sélection "absolue" pouvait signifier quelque chose, au fond...

Alors déjà, l'article d'intro-prélude-hommage à ce "dossier" est un papier sur Sly.
Rien à dire, le monsieur mérite bien ça, et bien plus encore ; j'aurais préféré qu'on focalise un peu sur les contenus des disques cités (bordel, suis-je donc le seul à considérer le titre "Familly affair", tiré de "There"s a riot goin' on", comme étant un des meilleurs titres de tous les temps ?) plutôt que de s'étendre dans un papier qui frise la nécro... artistique, du moins : cela n'aura échappé à personne lors de la remise des derniers Grammy Awards, Sly is alive, pour le meilleur et malheureusement pour le pire... Bref.

Puis j'ai lu, comparé, cherché, me suis rué dans mes étagères et bon, globalement, ca va (bon, 3,5 euros qui ne seront pas investis sur I-Tunes, quoi) : mes favoris Curtis Mayfield, Donny Hathaway, Roy Ayers, sont cités de manière digne, auprès des Gill Scott-Heron, Aretha, Stevie Wonder, Marlena Shaw, Marvin Gaye, Roberta Flack... Il y a même un des abums de Minnie Riperton (même si "Perfect Angel" et "Adventures in Paradise" ne sont pas ce que l'on pourrait qualifier de "bons albums", malgré toute l'admiration -c'est rien de le dire- que j'ai pour miss Riperton), ou le Shuggie Otis ("Inspiration information" étant évidemment une petite pépite, mais j'aurais pour ma part cité "Epic" comme éditeur de ce disque de 1974, la version de Luaka Bop étant une réédition de, euh, 2000 ?)(bref, c'est chipotage, là)...

Mais ou est donc passé Doug Hammond ? Parce qu'affilié trop souvent à une scène strictly jazz ? La bande de Detroit flirtait trop avec la soul pour qu'on les laisse en plan. Doug et les gens de Tribe (Marcus Belgrave, Wendell Harrison, Phil Ranelin...) me semblent évidemment bien trop absents de ces listes.
L'album eponyme de Cymande (1972, un grand cru, hein), truffé de classiques ("bra" ou "the message"), trop orienté funky dancefloor ?
Ou est Leroy Hutson ? OU EST LEROY HUTSON ? Merde, c'est bien de parler de Curtis, de son label Curtom, de Donny, mais ou est passé Leroy Hutson, l'interprète de "it's different", instant classic, merde ? "Love oh love" ou "So in love with you", sur l'album "Love oh love" (1973), si c'est pas un monument de soul, çà !?
Je n'ai rien vu non plus de Labi Sifre. Bon, il y a quand même un album qui, à lui seul, excuse tout ce qu'il a pu faire à côté... Pour rester dans la constellation Curtis, on aurait aussi pu parler de Patti Jo (la reine de la reprise qui tue).
Roy Ayers a fait tellement de trucs qu'il aurait aussi du être inclus dans une telle liste ; on aurait pu, pour inclure au moins une note d'afro dans ce petit chaudron (ou tout se mélangeait de toutes façons), citer son projet avec Fela Kuti. Ca n'aurait pas fait tâche.
Ou sont les Mandrill ? "Composite truth", avec son "Hang loose", son "Fencewalk", son "Polk street carnival" (1973) ? Ah si, je viens de retomber sur la compilation, citée effectivement. Autant pour moi. Je commencais déjà à monter dans les tours... 8)
Pas d'accord sur The Temptations ; ok, leurs singles sont souvent supérieurs à leurs albums, mais "Masterpiece", lui, vaut au moins le coup, sérieux, faut le réécouter, il est l'un des rares à tenir bon, et bien, et fort.
Isaac Hayes n'a pas fait que "Shaft" ou "Hot buttered soul" (ca aurait déjà été très bien, hein), mais il a pondu aussi des trucs assez énormes (et pas mal de petites bouses, ok) comme "Truck Turner", chez Stax (encore une BO). Ca vaut le coup ! Dans le registre, une oreille au "Death Wish" d'Herbie ; oublions un instant le moustachu Bronson... La BO déchire, tout simplement, il y a des montées funky en diable, carrément.
La voix unique (oui, oui, tout le monde sera d'accord la-dessus, au moins) du vocaliste affilié jazz Leon Thomas n'erre t'il pas dans de longues contrées soul, si on écoute certaines de ses contributions aux albums d'Alice Coltrane ? Ok, c'est jazz, en dehors. Mais en dedans ?
Et où est passé Gary Bartz, à part cité briévemment dans une minuscule liste "jazz" ? Quoi, un cuivre jazz, Bartz ? Il faut réécouter le bonhomme, il a injecté de la pure soul-funk dans sa carrière de jazzman, quelque chose de sévère ; et non, je ne dis pas ça parce que "Music is my sanctuary" est un des meilleurs titres de tous les temps (d'ailleurs, je me passerais bien de ce solo final, pénible et vraiment daté, lui).
East Harlem, que ce soit the Voices ou le Bus Stop, y'avait quelques tracks à tomber par terre, aussi.
Ou diable sont passés The Crusaders ? "Those southern knights" fonctionne très fort, encore un chouette long format oublié, dommage.

Dans les classements par "single" (car à l'époque, tout n'était pas forcément dispo en long format, c'est une bonne initiative d'avoir listé ces formats courts), j'aurais apprécié de voir cités des classiques comme le "Baltimore Oriole" de Lorez Alexandria, bombinette power-drum-funk signée Webster/Carmichael.
Et Weldon Irvine ? "I love you" sur l'album "Sinbad" (1976), simplement inévitable.
Le "Why marry" des Sweet Inspirations est un titre qui vaut bien d'être sélectionné, je crois.
Et je ne parle même pas de The Rotary Connection, flanqué d'une vilaine "combo soul-pop psychédélique" par Muziq lorsqu'ils sélectionnent Minnie Riperton.
Ce n'est pas un hasard si "Black gold of the sun" est ressortie sur toutes les compilations estampillées "rare groove" : ce titre, dans version originale, est un standard de soul-funk atmosphérique, enlevé certes par des arrangements qui doivent plus au rock psyché de l'époque qu'à la soul "classique", mais faut pas se creuser longtemps pour savoir d'où provient cette chair de poule à son écoute... Soul, baby ! Merci qui ? Merci Charles (j'insiste même pas sur l'album qui comportait ce titre, je crois que j'en cause une fois par mois, bonjour le monomaniaque..).

On aurait pu, dans les choses un peu plus contemporaines, citer des artistes comme Sharon Jones, qui a attendu un bon moment avant de faire parler d'elle et de son bouillant afro-funk (retenons le "Naturally"), Bosco et ses potes de Daptone Records ont énormément contribué au truc funk 2000, indiscutablement.
Raphael Saadiq, génial auteur-compositeur-producteur-chanteur-etc, avant son très bon "Instant Vintage" (2002) cité dans le mag, avait donc signé le projet Lucy Pearl, qu'il semble bon d'égratigner ici ou là. Eh ben... "Facile" et "séduisant", le Lucy Pearl ? Oui, certainement, mais alors, si c'est pas la quintessence de la bonne soul 90's/2000, je vois pas ce que c'est... "Dance tonight", c'est quand même assez énorme, merde. Ouais, efficace et presque vulgaire, mais alors... Qu'est-ce que c'est bon, merde !
Et puis en guise de nappage final, j'aurais proposé un clin d'oeil aux nouvelles générations, venues à ce genre par le hip hop (je fais partie des vieux qui ont pris l'acid-jazz dans la tronche avant d'arriver à la soul-funk originelle) (plus dure fût la chute ?!), un truc genre "Brainfreeze" de dj Shadow et Cut Chemist.

Bon, ne pas trop cracher sur un magazine qui peut faire une couv avec Zappa, et consacrer une page à Mike Ladd, 3 à Ursula Rucker, déjà, c'est plutôt rare par les temps qui courent, respect pour ça, donc.

Simplement, un truc comme ça méritait bien tout un numéro pour ne pas facher les fâcheux comme moi, quoi... 8)


=> Je me suis fait traiter de "meussieur moustachu" par l'enfant d'un ami passé à la lib... Je sais pas trop pourquoi, ca m'a fait penser à quelqu'un, auquel je pensais justement la veille en rafistolant mes déjà vieilles Air Trail ...
Coincidence...

niketwistedhome04


=> Plutôt marrant : "Stephen Colbert insults président Bush to his face".


=> Cette enflure d'El-Producto, l'un des rares à aller jusqu'au bout du truc, sur bien des plans...
"Def Jux makes history today !
Just want to let everyone know that Jux is the first independent hip hop label ever to launch its on digital download service as of today. Go to www.definitivejux.net and you can now download any song we have ever released, any video we have ever put out, as well as brand new site exclusive songs by Cage, Aesop Rock, Rob Sonic, Hangar 18, Despot and coming soon El-P.
This is the begining of a new era in indy music. Check the shit out... Play around... Have fun. We made it for you.
Love, El-P."


Bon, c'est pas la modestie qui l'étouffe, le gaillard.
Mais bon, respect to El-P. Inconditionnel, même.


=> Le dernier numéro du magazine Vice est sorti, avec en guest-editor l'horrible Johnny Ryan ! Ouuaaaiiiis ! Et c'est toujours gratos... Jaffee, Dave Choe, Bagge, Cendreda, Cooper, Harkham, Millionaire, Panter, Liz Prince... Du beau monde :
"The issue is a doozy, kicking off with a collaborative cover by Johnny and legendary MAD artist AI Jaffee.
Inside you'll find a wide array of comics and drawings from many of the field's best and brightest talents, including ... Rick Altergott, Peter Bagge, Marc Bell, Jim Campbell, Martin Cendreda, Ben Cho, David Choe, Milano Chow, Dave Cooper, Jordan Crane, Robert Crumb, Sophie Crumb, Vanessa Davis, Patrick Dean, Mary Fleener, Sammy Harkham, Sam Henderson, AI Jaffee, Cole Johnson, Martin Kellerman, John Kerschbaum, Jim Krewson, Ted May, Lorna Miller, Tony Millionaire, Jeremy Onsmith, Gary Panter, Liz Prince, Johnny Ryan, Kaz Strzepek, Steven Weissman, Kurt Wolfgang, Dennis Worden, Dan Zettwoch...
Hopefully you get the idea.
The issue,also features comic-related "Tidbits" (ie, photos of fun stuff laying around various comic artists's studios), reviews and articles, and some photos of the most dedicated superhero fans you ever did see.
The street date for this issue is May 5, and with national distribution wrapping up by the 10th. The best part? VICE magazine is FREE!
There will be some exclusive online-only content as well, which you'Il hear more about soon."



=> Part. 2 n'est pas que le producteur bien connu, il était avant tout un sale vandale avant de scotcher les studios.
Depuis, ses peintures se vendent plutôt bien, notamment sur ebay : "Original canvas : spraypainted portrait of "Saul Williams" on a huge 57" x 72" canvas".


=> Le nouveau single de Killa Kela (le meilleur beatboxer du monde) (si si, j'vous l'dit) est intitulé "Secrets", et c'est dispo avec des remixes de Wiley, Adam Freeland, une version beatbox live exclusive, ainsi qu'un remix de Clipz (Full Cycle) de "Jawbreaker". Wouch !


=> The Reptiles ont de la came récente et inédite ici (à l'origine pour une session sur BBC 6 Music Sessions).


=> OMR se sont fait Prefuser : "The door", c'est juste ici, sur leur page myspace.


=> Ouhlà, merci Fringe pour ce lien là.


=> Rien lu de particulier ces derniers jours, beaucoup de boulots à terminer (graphotism, mixes...), mais attaqué la pile (plein de nouvelles choses dedans, bandes dessinées, romans...). On en recause la prochaine fois.


On air on radiojune :

Dans l'ordi, quelques saloperies, comme le dernier album de Jel ("Soft money", chez Anticon), nouvelle démonstration de la perverse mais délicieuse batardise du ptit gars du Michigan.
Je suis le premier à reconnaître une sorte de routine un peu chiante chez pas mal des zozos d'Anticon, mais faut admettre que certains sont quand même très, très forts. Jel, for example.

Le dernier Calexico, donc. Bon, on essaie d'oublier les précédents, car on dirait bien qu'il s'agit de nouvelles terres que les lascars tentent d'explorer ; du moins, de nouvelles provinces de leurs anciens territoires de jeu. Mais ca reste du Calex agréable et progressiste, à grand renforts de melodica, et moi, le melodica, j'aime ça ("Garden ruin", chez City Slang).

Lorsque le rappeur Declaime décide d'assumer ses désirs de chanter, il revet son costume de Dudley Perkins et rejoint l'éternel Madlib, et à eux deux pondent des petites claques comme l'excellent "Expressions" (StonesThrow) ; rien de très surprenant pour ceux qui connaissent déjà bien les précédentes collaborations du duo, mais toujours un millard de crans au dessus de la production hip hop "classique" d'aujourd'hui...

Les derniers tracks balancés par dj Shadow ne laissent rien augurer de bon. Apparemment, Josh kiffe grave le crunk et va nous en mettre plein la goule dans les semaines qui viennent. Je suis fatigué d'avance.

Sinon ? Ils nous ressortent pour une énième fois la réréréédition de la bande originale classieuse du film pas terrib-terrib (mais culte quand même) "Wildstyle", truc de ouf malade, comme ils disent en bas de chez moi.
Il s'agit quand même là d'un disque tout simplement imparable (grosse grosse production signée par Stein du groupe Blondie, et avec Fab Five Freddy au mike), pillé 12 milliards de fois par tout ce que le hip hop peut compter de gros producteurs (Primo, Large Prof, et plein d'autres), et merci Mr Bongo de nous le ressortir ; je n'ai pas encore checké cette version, me contentant de celle sortie il y a une petite dizaine d'années, mais apparemment "that's even better".

Et puis le toujours volubile duo (ouais, le troisième s'étant fait buter, si je ne m'abuse) The Coup revient avec un album qui mérite l'écoute ; on attend pas de coup de bol (markettinguement parlant) dû a une pochette de disque prémonitoire, cette fois ("Pick a bigger weapon", chez Anti)...

Bon, y'a pas que dans l'ordi qu'il y a du son, hein :

playlist08-05-2006

En haut, puis en bas, de gauche à droite, les vynils puis les cd :

- Push Button Objects "A day in the life" (Skam #11).
- Stacs of Stamina/Pilot Balloon "isn't this enough" (Sideshow/Komadose/2nd rec. 2003).
- Atmosphere "The Lucy EP" (Rhymesayers 2001).
- Stevie Wonder "Songs in the key of life (collector's version)" (Emi 1976).
- Deep Puddle Dynamics (Anticon 1999).
- Rapid Transit (compilation avec Prefuse 73, Roots Manuva remixé par El-P, East Flatbush Project, Push Button Objects remixé par Gescom...) (Chocolate Industries 2000).
- Aphex Twin "Donky rhubarb" (Warp 1995).
- Luscious Jackson "in search of manny" (Grand Royal 1992).
- Diabologum "365 jours ouvrables" (Lithium 1997).
- The Jesus and Mary Chain "stoned and dethroned" (Blanco y negro 1994).

Drôle de mixture hip hop à tendance électro(nica), avec des vrais bouts de pop dedans ; je dois être un peu malade...

=> Ah ouais, une petite carte postale, vite fait en passant.
Rooophy, si tu me lis, ceci t'es dédié (ca t'apprendra à me laisser des commentaires horrifés sur myspace, uh uh uh). 8)

piedpourricartepostale

Alors après les espèces de bulles de liquide d'articulation (un peu comme dans les genoux, l'épanchement de truc-bidule, là ?)(sauf que ca fait 15 ans que ca dure...) sur des doigts de pied déjà relativement laids, une poche de sang (comme c'est mignon !) sous l'ongle du petit doigt de pied.
Ah, un vrai plaisir pour les yeux, un réel chewing-gum visuel, une petite poésie ophtalmique, un doux vertige rétinien. Je suis comme ça, moi, j'aime les gens.

last minute *** last minute *** last minute *** last minute
ps : Casualcrola, je suis sur Dijon demain mercredi, si tu veux aller te restaurer aux côtés de la brune et moi-même, on te phone dans la matinée.
Ouais, ce blog devient n'importe quoi ; en même temps, c'est pas nouveau, et puis, je fais ce que je veux, hein.
Des bises.

ps2 : bien reçu un groooooos paquet de "Liltrip Polychrome"... Miam ! Sounds great. Celles et ceux que ca interesse, vous connaissez la méthode.

Voilà. Bientôt encore des conneries ici.
Ou ailleurs.
Ou pas, d'ailleurs.

2 mai 2006

Pacôme, the pharcyde, allo-stop.

Si vous êtes une copine ou un copain, et si vous êtes dans le secteur, j'ai une mauvaise nouvelle pour vous.Un futur déménagement va vraiment s'imposer, et je sais ce que vous pensez. 8)
D'abord, j'ai vicieusement maltraité mes potes durant de longues années d'un endroit à l'autre, les faisant porter cartons de bouquins et caisses de disques, pour le plus grand malheur de leur colonne vertébrale ; au fil des années, je me suis faite une réputation de mec super chiant qui déménage au moins une fois par an, et je ne parle même pas des plans qui s'avérent vraiment, vraiment super-foireux (qui a parlé de l'emménagement à Paname ?)...
Bon, eh bien nous y voilà : en attendant de quitter la région (oui oui, la brune et moi y pensons toujours, de plus en plus, et 2007 pourrait bien être le moment opportun pour s'éloigner réellement), nous allons aller de Besançon à... Besançon (pour la 6ème fois consécutive), et la vraie mauvaise nouvelle, c'est que depuis la semaine dernière, j'ai une nouvelle groooosse cargaison de skeuds qui a atteri dans le secteur, le copain Jay décollant prochainement et m'ayant laissé disques et platines le temps d'un séjour outre-atlantique.
Bon, voilà au moins un truc sur lequel personne ne va me relancer... En tout cas pas les potes dans le coin.

Quoi de neuf sinon ?

=> Le gars Christophe Gaultier, aussi brillant (surtout la nuit, un peu comme une grosse luciole) que sympa (surtout la nu... euh nan rien), n'a pas arrêté de dédicacer ses bouquins samedi dernier à la lib.

tobal003

Une petite photo de la fin de journée, alors que les piles initiales de bouquins s'étaient évaporées dans les sacs des gens, et que le gaillard avait descendu plusieurs cartouches d'encre de son pinceau. Patient, talentueux, 12 milliards de projets en cours, et en plus le mec prend le temps de passer nous voir.
Ils sont cools, ces auteurs de bande dessinée, bordel ; par contre, faut bien vérifier l'horaire de départ de leur train de retour le dimanche, parce que c'était quand même juste-juste, hein... Hum. 8)

=> Akroe et KRSN viennent de nous pondre une nouvelle saloperie, sobrement intitulée "Liltrip polychrome" (je tiens à préciser que j'ai pas encore maté le bouquin, mais les ceusses qui connaissent le travail de ces putains de sales vandales de merde de ces deux brillants zozos savent déjà que ca vaut le coup, d'entrée) :

image chopée chez les gens d'ekosystem.org, merci à eux

"Depuis leurs premières peintures, Akroe et Krsn sont inspirés par les lieux vierges et abandonnés. Régulièrement, ils partent seuls ou se retrouvent pour peindre à la recherche de nouveaux endroits, souvent situés dans des coins improbables de nos campagnes ou a l’étranger. Suite à ces nombreuses productions, le duo décide d'autoproduire un livre sur la majeure partie de leurs peintures depuis 2003. A la manière d'un carnet de voyage. L'expo "Liltrip Polychrome" présentera les photos du livre et des images inédites autour d’une mise en scène."

A noter que l'expo est visible jusqu'au 27 mai 2006 chez la feignasse canine, merci Romuald au Lazydog (2 passage Thiéré (Paris 11eme), Metro Ledru Rollin, ligne 8).

Dernière minute * Dernière minute * Dernière minute * Dernière minute * Dernière minute * Dernière minute * Dernière minute
J'apprend de source sûre qu'il n'est pas exclu du tout que notre Wonder Duo passe par Besançon pour fêter la sortie du livre en question (mise au point d'une petite rencontre/dédicace), avec qui plus est dans ses bagages un certain dj/producteur officiant dans leur environnement très proche... Ca sent le "Musclor" dans le soundsystem, tout ça ! Miam. On en recause dès qu'une date tombe.

=> un peu de skate entre 2 nuages, juste le temps d'aller constater que je ne rentre pas plus d'un ollie sur 3 ; ca m'apprendra à mater la dernière vidéo Cliché, "Hello Jojo", ou des zozos un peu enervés rident des fontaines bisontines, ca motive mais la réalité finit toujours par me rattraper, évidemment. Je verrais ça l'année prochaine. Ou dans une autre vie.

=> Ce week-end, c'est la Saint Pacôme !
Tous à Strasbourg pour saluer (ou découvrir) le boulot des furieux de l'Institut Pacôme, micro-éditeur dont les magnifiques ouvrages (qui tiennent davantage du bel objet) méritent le détour. De vendredi 5 au dimanche 7 mai, à Strasbourg, donc.

=> Nothing but geeks, part. 231874 : j'ai beau rien vouloir en attendre, le trailer de X-Men 3 m'a quand même vachement motivé.
Voilà ce que c'est, de toucher à mes rêves de môme : dans la bande annonce, Phénix est aux côtés de Magneto, Marko se refait la pub Levis à sa manière ("Un mur ? Où çà, un mur ?"), les Morlocks ont l'air nombreux, Angel et the Beast sont du voyage...
La bande annonce insiste sur un supposé aspect sombre de la franchise X (ouais, on s'attend quand même à autre chose que Barbapapa si ce troisième film suit un peu le Dark Phoenix, mais dieu sait ce que va en faire Hollywood), avec des héros en rang d'oignons, dans l'attente d'une action imminente (un peu comme si c'était Arthur Adams qui était metteur en scène), je me demande bien ce qu'ils nous en ont fait.
Une chose est sûre, c'est que je serais, bon mouton que je suis, en première ligne pour le jour de la sortie, avec copain Dude à côté.
Eh, je n'ai pas succombé à "V pour Vendetta" (aucune des adaptations de l'oeuvre de Moore ne m'ayant convaincu suffisemment pour que j'ose remettre le couvert, même si les amateurs du barbu ont l'air moins en colère qu'à l'accoutumée...), c'est déjà pas mal, faut pas trop m'en demander, non plus...

=> Lu que des bandes dessinées, ces derniers jours...

- "Mon Killoffer de poche", par François Ayrolles (L'Association) : cette petite Patte de Mouche est un formidable hommage à cette entité hors-norme qu'est le Killoffer, auteur doué d'un égo apparemment à la hauteur de son talent (énormes tous deux, si j'en crois les legendes urbaines - le Killo étant de toutes manières à des années lumières de mes naïves considérations toutes terriennes).
Ayrolles maitrisant aussi bien, quand à lui, le sens de la dérision que le pinceau souple, voici donc une parfaite introduction pour la lecture suivante...

- "Le rock et si je ne m'abuse le roll", par Killoffer (L'Association), tiens-donc.
Bon, Killoffer, c'est comme l'aneth sur les crêpes au froment, on aime ou on déteste ; moi, j'ai perdu toute notion d'objectivité au fur et à mesure que L'asso sortait ses Lapins (Killo y figurant de manière grandiose quasi-systématiquement), après avoir remarqué le zozo et son sens du degradé quasi-mystique dans le Psykopat (ca commence à dater, hein). Plus bavard que son chef d'oeuvre (c'est mon blog, je dis ce que je veux) "676 apparitions", cette courte Patte de Mouche (vibrant plaidoyer pour le sweat à rayures) saura satisfaire tous les amateurs du noir et blanc divin du bonhomme, et l'histoire qu'il nous conte, du début à la fin, est une petite tentative d'apnée réussie juste à la frontière du monde réel et du monde de Killo. Et c'est tout simplement classe, as usual.

- Delcourt, si je dis pas de conneries, prend du retard sur la sortie française de "Murder me dead" du génial Lapham, mais tient les délais de bouses comme le "Bodybags" de Jason Pearson, vaine tentative de faire du divertissement mature (lire "un peu de cul, un peu de bourrin, pas mal de dialogues dégueus"), mais qui échoue, Pearson s'emmêlant les pinceaux (mal nettoyés, au passage) entre une narration super pauvre et un scénario pas plus avançé : un boeuf plus à l'aise dans le maniement des gros calibres que dans les relations humaines retrouve enfin sa fille, une ado très mature pour son âge qui tient de papa quand il s'agit de kalashnikover à tout va. C'est pauvre, les dialogues sont horribles, on tient pas 3 pages. Je crois que Pearson s'y est repris à plusieurs fois sur cette (mini ?) série, j'ose espèrer qu'il s'agit du premier arc (?), et que la suite est moins nase. Bon, on s'en fout, de toutes façons.

- J'avais, je crois, déjà dit tout le bien que je pensais du "Pedro and me" de Judd Winick. Le bouquin vient d'être traduit en français, et le résultat proposé par les éditions Ca et Là, une fois de plus, tient bien la route.
Cà et Là, quoi qu'on en dise (bouquins un peu chers, quoique dans le cas de "Pedro et moi", ca reste acceptable), s'impose déjà comme un éditeur spécialisé dans la traduction réussie : on est loin des approximations (expressions littérales dégueues, coquilles toutes les 12 pages) de Rackam ou des manques de rigueur (vocable appauvri, dialogues dépouillés de leur sens premier) de Delcourt.
La manière qu'à Winick d'aborder le HIV et le SIDA (le sujet du bouquin, par le biais d'un témoignage d'amitié de 200 pages) font largement oublier une narration bizarrement rythmée, un découpage un peu bancal, ou un dessin parfois un peu hésitant ; les dialogues, la façon d'aborder de tels sujets, sont brillants, et évitent intelligemment le piège du pathos merdique façon téléfilm M6.
Chouette bouquin.

- "Die europanichos assimil" par Benoit Jacques (L'Association).
Une méthode Assimil impeccable pour tous ceux qui ne maitriseraient pas encore l'esperanto euro-débile. Idéal pour se prendre une monstre murge aux quatre coins du vieux continent, tout en évitant les pièges à touristes. Vachement drôle, vachement bien fichu, et très très con.

- "Capucin : la mauvaise pente" par Florence Dupré-La Tour (Bayou/Gallimard) : un petit bouquin attachant et réussi, même si les influences, scénaristiques comme graphiques, sont encore trop présentes pour en faire une réussite totale.
Néammoins, cette jeune auteur propose une tranche d'aventures (avec un grand A) du petit Capucin, qui se retrouve à devoir se sortir du mauvais pas dans lequel la vie l'a jeté. Abandonné par les siens, progéniture d'anciens nobles (aujourd'hui déchus par la faute d'un mééééééchant qui devra bien payer un jour...), Capucin, accompagné par son seul -et peu motivé- destrier (tous deux sortes de bâtards Sfaro-Mizukoien, pour faire simple et rapide) séduisent à grand renfort de fantaisie (au sens non-péoratif du terme) et de liberté de ton.
Le fait qu'un tel bouquin sorte dans la collection dirigée par Sfar sera une perche tendue aux détracteurs de la demoiselle, ancienne collaboratrice sur le dessin animé Petit vampire, "Capucin" rappelant tout de même énormément la manière d'écrire ET de dessiner du "boss" ; ce qui n'enlève rien au talent de la dame. Attendons un peu la suite, et un peu d'émancipation ?

- "Fraise et chocolat" d'Aurelia Aurita. Et là, je suis bien emmerdé...
Parce que, d'abord, j'avais adoré "Angora", le premier bouquin de la demoiselle, lors de sa sortie ; graphiquement, j'avais été totalement séduit, et les historiettes de cet ouvrage m'avait réellement enthousiasmé. Aurelia Aurita tournait déjà autour de son nombril, de manière ultra-narcissique, mais plutot plaisante : maniérée à un tel point qu'on ne pouvait que suivre ses états d'âme à distance, sans voyeurisme mais avec une curiositée atisée par des réflexions assez inédites alors.

Dans "Fraise et chocolat", elle descend d'un cran et tourne donc autour de son cul (pour faire court).
Et je suis donc très, très partagé : je suis ravi de voir qu'une nana livre une tranche d'autobio-cul plutot joviale et jouissive (c'est le cas de le dire), ca change de la tonalité maussade souvent en vigueur dans ce type de récit, ok.
Et un point de vue féminin sur le cul, c'est trop rare pour qu'on ne l'apprécie pas à sa juste valeur, ok. Après tout, la littérature, le cinéma, me semblent avoir été davantage utilisés par les femmes pour raconter ce genre d'histoires. Une fois de plus, le manque de nénéttes dans la bande dessinée fait passer ce type de bouquins pour un petit évenement en soi, alors que l'on ne compte plus les bouquins signés par des hommes qui parlent de leur vie sexuelle (pour le meilleur et pour le pire). On pouvait donc se dire que "Fraise..." allait apporter une grosse pierre à la parité dans les témoignages emplis de sexe, côté féminin.

Mais voilà : je n'ai pas vu/lu grand chose d'autre qu'une longue déblatération de plans cul, comme une sorte de manifeste pro-charnel, comme une liste de "trucs à faire/faits", mis bout à bout (hum) sans réelle construction, sans grande attention portée à un quelconque rythme.
Alors on se frotte doucement au bouquin, on fait vite des parallèles, des comparaisons entre nos histoires de cul et celles de l'auteur, fatalement. Et très vite, on se dit que tout ça aurait pu être autrement plus satisfaisant si Aurelia Aurita avait pris le temps, un peu plus de temps, à raconter "le reste" : la passion amoureuse, les vertiges, la fusion physique et les explorations, les découvertes, les furieux enthousiasmes et les premières déceptions, bref, le tronc commun des scénes vécues par tout jeune couple : voilà déjà bien des choses à dire, bien des choses à raconter.
L'échange entre Aurelia et son amant est bien là, on se rend compte que chacun à l'air de jouir réellement d'une histoire sexuelle idéale, partagée, épanouie : le plaisir ne se donne ni ne se reçoit, au fond (hum), mais s'échange incessament, plutôt.
Mais dans "Fraise et chocolat", on virevolte de carresses en cunnis, de pipes en sodomies, en ne s'attardant guère sur ces vibrations inhérentes à toute passion naissante, à ces détails qui donnent encore plus de force à l'acte charnel ; c'est dommage, il y en a, mais on passe vite, trop vite, au concret, au cul d'Aurelia et à la bite de Boilet, donc. Un peu le cul pour le cul, donc. Soit.

Si on passe sur notre côté voyeur, bien flatté à la lecture de ce bouquin, il ne reste finalement pas grand chose de "Fraise et chocolat" ; Aurelia Aurita n'a pas le talent de certaines de ses aînées qui ont su, quant à elles, marrier vie sexuelle (vécue ou fantasmée) et vrai intérêt scénaristique.
Julie Doucet écartant les jambes et changeant de tampon m'a semblé autrement plus intéressant, plus constructif, plus... séduisant (non, je ne suis pourtant pas un fétichiste des serviettes usées, pas plus que je ne suis un obsédé des menstrues).
Par ailleurs, bien des récits super intimistes de Jenni Rope, de Roberta Gregory, ou d'Anna Sommer abordent le cul de manière aussi franche et crue, mais de manière plus... riche, je ne sais si c'est le bon mot, mais c'est le sentiment que ca mévoque en comparaison.

C'est d'autant moins facile pour moi de critiquer ce genre de bouquins que ma propre nana adore, dans ses petites historiettes dessinées, mettre en scène sa propre expérience, ses propres anecdotes, tournant souvent autour du cul, de la bite, et du reste.
Je ne suis pas forcément toujours client, d'ailleurs, mais au moins, je peux en parler avec elle et la questionner sur sa motivation, sur ses envies. J'ai alors l'impression que la gratuité des scènes de cul s'estompe, ou trouve une résonnance dans un "autre chose".
Et je n'ai pas l'impression que notre histoire soit des plus prudes (ceci dit, cela, tous les lecteurs de "Fraise et chocolat" pourront le dire plutot que d'avouer une pauvreté socialo-sexuelle, par exemple), mais je n'aime pas non plus particulièrement qu'elle oeuvre sur une "simple" histoire de cul. Le sexe en tant que seul sujet d'un bouquin, ca doit être rudement bien fait pour ne pas sombrer dans le purement gratuit, totalement superflu. Et c'est un peu le sentiment que j'ai après lecture de ce bouquin...

Reste la manière de faire, graphiquement parlant.
Aurelia Aurita a choisi l'économie de trait, aux antipodes des effets soignés, du style très poli qu'elle avait montré dans "Angora" ; et comme c'était précisemment cette façon de dessiner, d'encrer, qui m'avait séduit, j'ai été d'autant plus déçu à la lecture de "Fraise et chocolat"... Les presque-croquis vont droit au but, certes, le découpage semble spontané, probablement fait dans l'urgence d'exprimer un moment, une suite d'événements, de ressentiments, mais ne tient pas plus que sur 10 pages. Je me suis lassé très vite de ce parti-pris, et au final, je suis ressorti très déçu de cette lecture. Il ne faut pas lire le dernier ouvrage signé Frédéric Poincelet dans les mêmes temps : en voilà un qui a su mettre son habilité graphique au service de son récit, largement aussi cru, mais aux antipodes de cette approche purement et uniquement, gratuitement exhibo (on en reparlera).

On pourra rétorquer que Boilet aura assez parlé de sa bite dans ses bouquins, et que le point de vue d'une de ses partenaires ne sera que bienvenu...
On pourra appeler à une nouvelle exploration ego-trip, et insister sur la manière de citer les banalités du quotidien pour toucher à l'universalité de la sexualité...
On pourra s'arrêter sur le fait qu'une jeune femme exposant aussi ouvertement sa sexualité est suffisamment rare en bande dessinée pour qu'on dénigre le bouquin, et qu'il faudrait lui reconnaître des qualités un peu plus larges...
Qualités que "Fraise et chocolat" n'a pas, malheureusement.
Un bouquin dont la couverture sourit, mais finalement plutot attristant, à plus d'un titre.

=> Parmi les parisiens qui lisent ces mots (j'espère qu'il y en a au moins un ou deux, sinon j'ai encore l'air con), est-ce que certains n'iraient pas a Periscopages de Rennes, dans 15 jours ? J'irais bien faire un saut... Mais putain, c'est un peu loin pour mon budget de ce mois...

On air on radiojune :

=> Non, autant je veux bien reconnaître des qualités au boulot de Danger Mouse en général (même si je ne suis guère fan de ses dernières prods, je dois bien avouer), autant Gnarls Barkley n'a de vraiment bonnard que le nom (et quelques photos de presse, le marketting 2006, c'est efficace, hein). Je veux dire, "Crazy" est bien fichu, ok ; mais le reste de l'album est quand même assez chiant. Et Cee Lo fait ce qu'il peut, et se démerde même plutôt pas mal en chantant, mais il y a encore du boulot pour me faire oublier Goodie Mob, uh uh uh (nan je kiffe pas trop le dirty south, chacun son truc, hein).

=> Breakestra avec Choklate "take my time", sur myspace, chez Breakestra.

=> Ghislain Poirier vient de pondre une Solid Steel de 30 minutes.
Avec, entre autres, Jackson, Dabaaz, Shadetek, The Bug, Modeselektor, et le "Musclor" de Para One/TTC.

=> Mike Relm, quand à lui, balance un mix de mise en bouche en attendant "The return of Dr. Octagon", le nouvel album qu'il a produit, et qui s'annonce huuuuge.
Mike Relm, il est fort, et il est cool.

=> "Say hey there" d'Atmosphere, la vidéo, est dispo sur MTVU, chez Rhymesayers, et sur la myspace page d'Atmos'.

playlistVisu

1. "Diggin' on blue" mixed by Pete Rock feat. Lord Jamar, Talib Kweli, Shabaam Sahdeeq, Shan J. Period... Un truc japonais ou Pete Rock passe à la moulinette des trucs comme Gene Harris, Herbie Hancock, Lee Morgan, Lonnie Smith... Une mixtape bizarre, la collision entre Pete Rock et Blue Note.
2. Ils devaient prendre du temps à démêler, les zozos de Chocolate Milk et leurs 8 afros... Circa RCA 1976, avec le père Allen Toussaint aux manettes.
3. Bordel de merde, dans la série "ça nous rajeunit pas", l'album "Labcabincalifornia" de The Pharcyde a plus de 10 ans ! Merde alors. Pas mal de trucs alors imparables, aujourd'hui classiques, avec notamment 6 prods du regretté Jay Dilla, bon ok c'était pas encore le maestro de ces dernières années, mais ca suffisait pour nous claquer la tronche quelque chose de sévère, déjà alors... Je me suis même surpris à me souvenir des premiers couplets de "groupie therapy", mot pour mot... Merde, ou est passé Fat Lip, encore ?!
4. "There's a riot goin' on" clamait alors la famille Stone ; depuis, Sly s'est fait pouser une crête mais il n'était pas aux manifs anti-CPE.
5. "Rapperfection/You suck/Syllable practice" par Edan, grosse claque de déjà 5 ans et pas une ride, merci Landspeed. Pur hip hop d'enculé.
6. Eu envie de récouter cet album d'Archie Shepp, "A sea of faces" (1975, le second Black Saint), sur lequel joue le pianiste Dave Burrell, qui passe par Besançon (avec Leena Conquest) le 19 mai 2006.
7. Shaaaaaaaron Jones and the Dap-Kings, "Naturally" ! La diva afro-funk sur le quatrième LP de chez Daptone.
8. Un mix radio de Fauna Flash (avec Jazztronik, Da Lata, Marcos Valle...), balançé par Compost en 2001.
9. "Ethiopian modern instrumentals hits", rien que le titre assure un max, déjà... une compil de trucs datant de 1696 (droit dans le trip des très bons "Ethiopiques" de chez Buda Musique), proposée en réédition en 2003 par les gens de L'Arôme productions ; avec Mulatu et la clique habituelle...
10. "Put your phazers on stun throw your health food skyward" par Earl Zinger, chez Red Egyptian.
11. Little Brothers (aka Phonte, Big Pooh et 9th Wonder), l'album "The listening" sorti en 2003 chez ABB. Tout n'est pas mortel mais bon, certaines prods sont vraiment fat.

Allez, zou.
Bientôt encore des conneries ici.
Ou ailleurs.
Ou pas, d'ailleurs.